LA RANDO
Une des activité à la mode en ce moment c’est la rando. Pas la randonnée, la rando !
L’autre jour, Anne Sophie, ma collègue de boulot, m’a dit :tu devrais venir avec en moi en rando dimanche ça serait très bon pour ta santé.
Je lui ai demandé si elle avait vu ça dans " psychologie vétérinaire magazine " et elle m'a répondu : Non, j’ais un ami, Pascal, qui a eu son diplôme de guide, ça te dirait pas de venir faire une petite rando plein air avec nous dimanche ? Ouais, faire de la marche dans la cambrousse, quoi !
Elle m’a dit :non, tu vas voir, la rando c’est pas seulement de la marche à pieds, c’est tout une philosophie et en plus c’est bon pour la santé !
Comme j’ai toujours été un peu à coté de mes pompes j’ai dit : pourquoi pas. La boulette !
On est arrivéavec Anne Sophie au rendez vous à la gare du Nord… A huit heures du matin !Un dimanche !La dernière fois où je me suis levé si tot que ça c’est quand ma mère à accouché de moi, à 6 heures un dimanche matin !
En arrivant, , j’ai vu Pascal, l'ami d'Anne sophie. Il était avec un groupe. Non, pas un groupe : un harem ! A la rando de Pascal il n’y avait que des gonzesses ! Je me suis dit quej’allais draguer grave !
Mais j’ai vite arrété de fantasmer.
Il n’y avait que des gonzesses à sa rando mais vu comment elles étaient fringuées t’aurais plutot dit un commando de parachutistes. Manquait plus que l’avion !
! Comme on était à la gare du nord on a juste pris le train.Là j’ai eu le temps de détailler la troupe. Je m’étais emballé un peu vite : la randonneuse c’est plutot de la femme mure. La jeune, le dimanche, elle se remet de sa nuit en boite !
Dès que le train a démarré elles on commencé à causer. Anne Sophie était très à l'aise mais moi j’étais un peu largué Oui, parce que la randonneuse est mure et plutot intellectuelle ! Moi le seul truc que je lis c’est l’équipe alors le dernier roman d’amour entre un poète nord coréen et une sourd muette sud africaine emprisonnée aux Philipinnes c’est pas trop mon truc !
Y’en avait d’autres qui parlaient de voyage. Il y en avait une qui revenait du Kurdistan oriental et une autre de Saint Jacques de Compostelle. Elle m’a demandé : et vous votre dernier voyage dépaysant c’était où ? J’ai répondu : Barbès !
Pascal est venu à mon secours. Il m’a demandé : t’es venu comme ça ? Je lui ai dit : je suis venu en métro ! Il m’a dit : non, comme ça, en montrant mes baskets !
Eh ben, fallait pas ! Pour aller en rando, il faut des chaussures…. De rando ! D’ailleurs il faut aussi des chaussettes… de rando,un slip… de rando, un pantalon… de rando, une veste…. De rando! Enfin, c’est simple : tout doit être… de rando ! Chez Décathlon le rayon rando il est tellement grand que tu peux carrément faire ta rando dans le rayon !
Donc Pascal m’a dit que j’avais pas les bonne godasses et que je risquais au mieux des ampoules ou alors une entorse de la cheville ou pire des aponévrosites plantaires !
Il me semble qu'Anne Sophie m’avait dit que la rando c’était bon pour la santé !
Le train roulait depuis un quart d’heure quand une des nanas est venu me proposer des graines de palétuvier du népal, c’est pleins d’omégas 3 et de vitamine Z, qu’elle m’a dit. C’est la première fois que j’entendais parler de ces trucs là !
Je lui ai demandé si c’était une rando ou le tour de France qu’on allait faire ? Pascal m’a dit : faut pas avoir le ventre vide, tu risques le coup de fringale ! Et , là, une autre nana est venu me proposer une boisson isotonique à bases d’écorces de goyave du japon. Elle m’a dit : en rando la diététique c’est très important !
Moi, j’avais pris un jambon – beurre et une bière !
A ce moment là ils ont annoncé dans le train qu’en raison de problèmes techniques on ne s’arrèterait pas à la bonne gare ; C’est pas grave qu’il a dit Pascal , on va s’arrèter à la gare d’avant ça fera juste cinq kilomètres de plus !
J’avais oublié de demander combien de kilomètres elle faisait, la rando ! Une des nanas m’a dit25. J’ai dit : avec les 5 de plus ? Elle a dit : non, sans ! J’ai failli tomber dans les pommes ! Moi, c’est ce que je fais en un mois, et encore, quand le métro est en grève !
On est donc descendu à la gare d’avant. Et là, c’était impressionnant : Pascal était debout sur un banc et il donnait ses instructions à sa troupe de gonzesses. T’aurais dit Napoléon en égypte. Je m’attendais à ce qu’il leur dise : du haut de ce quai de gare quarante siècles vous contemplent ! Non,lui, il a juste dit de faire gaffe dans les carrefours ! Je lui ai demandé pourquoi. Il m’a répondue parce qu’à chaque fois j’en perd quelques unes !
Et on a commencé la rando. Moi et Pascal devant et toutes les nanas derrière ! Enfin, pendant 500 mètres ! Après c’était le contraire ! Au bout de 2 kilomètres j’en pouvais déjà plus. J’ai demandé : quand est ce qu’on mange , Une nana m’a répondu avec une voix charmante qu’on devait d’abbord faire la moitié du trajet. Ça veut dire qu’on avait encore 13 kilomètres à faire ! C’est à ce moment là que je me suis rendu compte que Pascal c’était pas vraiment un vrai ami !
Une heure plus tard, Pascal a dit :comme on est dans un petit bois on va faire une pause technique. J’ai cru qu’il fallait vérifier les chaussures mais je me suis rendu compte que j’étais tout seul avec Pascal sur le chemin. La pause technique c’était une pause pipi Toutes les nanas étaient parties se planquer dans le bois.
En attendant, comme il y avait un petit ruisseau le long du chemin j'ai voulu boire un peu d'eau. Pascal m'a dit : touche pas à ça, malheureux, c'est plein de nitrate, de pesticides et peut être aussi decryptosporidium. ça peut te rendre malade !
Je llui ai demandé les symptomes. Il m’a répondu : ballonements, flatulences, diarrées et même coma dans les cas graves.
Il me semble qu’Anne Sophie m’avait dit que la rando c’était bon pour la santé !
Il y a une nana qui est revenue après les autres. Comme c’était une écologiste elle a dit : j’ai brulé mon papier comme ça ça ne laisse pas de traces qui souillent la nature ! Pascal m’a dit : tu vois c’est ça notre philosophie : prendre soin de l’environnement !
On est reparti. Un kilomètres plus loin ça a commençé à sentir le cramé. Je me suis retourné : c’était le petit bois qui brulait !
Anne Sophie et une autre nana qui marchaient devant moi n’arrètaient pas de causer. Pascal m’a dit : ces deux là, à la fin de la rando, elles ont la langue encore plus fatiguée que les jambes !
Deux heures plus tard on a enfin fait la pause déjeuner. Comme j’avais un kilomètre de retard, elles étaient déjà toutes installées quand je suis arrivé. Et quand je dis installé, c’est installé ! Y’en avait une elle avait le tabouret pliant, la table gonflable, le couteau suisse à 15 lames avec fourchette incorporée et la glacière en matériau composite issu des recherches de la conquète spatiale. J’ai regardé dans son sac. Elle m’a demandé tu cherche quoi ? J’ai répondu : le lave vaisselle !
Moi, j’ai bouffé mon jambon beurre. Enfin, mon jambon parce que le beurre avait fondu et il avait coulé au fond de mon sac à dos. C’est pas grave, avec ma bière chaude ça allait bien !
Anne Sophie a dit : ça sent quand même bon à la campagne ! Après ça a été le concours pour reconnaître l’odeur. Il y a eu acacia, colza, betterave. Y’en a même une qui a dit banane. Des bananiers en région parisienne ! Je sais qu’on est en plein réchauffement climatique mais quand même ! Moi, je savais pas exactement ce que ça sentait mais en tout cas ça sentait pas la rose !
Pascal a sorti sa carte pour voir par où on allait repartir et c’est là qu’il a vu qu’on était à 100 mètres d’une station d’épuration ! Alors il a dit que l’odeur ça devait être de l’hydrogène sulfuré.
Pourtant il me semble qu’Anne Sophie avait dit que la rando c’était bon pour la santé !
Quand il a fallu repartir j’ai senti une douleur dans mon pied droit. Pascal m’a dit d’enlever ma basket et là, horreur, une ampoule ! Et pas une ampoule économique, non la « méga » ampoule : limite si elle clignotait pas ! Toutes les gonzesses étaient en admiration ! Celle qui avait le couteau suisse est arrivée et elle a dit : il faut inciser ! Après, je sais plus, je suis tombé dans les pomme.
Quand je me suis réveillé, j’étais en position latérale de sécurité et il y avait une des nanas qui me faisait du bouche à bouche. J’ai ouvert un œil et je suis retombé dans les pommes : c’était la plus vieille de la rando :90 ans !Elle se déplaçait avec un déambulateur ! Mais, attention, un déambulateur… de rando !
Après, on est repartipour faire les 15 kilomètres restant.
A un moment Pascal a dit : tiens, un oiseau mort ! Anne Sophie a regardé en l’air ! Si, si ! Il y a eu un regroupement autour de l’oiseau pour savoir ce qu’on allait en faire. J’ai pris l’oiseau et j’aiproposé de faire un trou pour l’enterrer mais l’écologiste est arrivée et elle a dit qu’il valait mieux l’incinérer ! Je lui ai dit que c’était pas prudent. Si ça se trouve, les pompiers n’avaient pas fini d’éteindre l’incendi du petit bois !
Pascal m’a dit : tu as touché l’oiseau, si ça se trouve tu vas attraper la grippe aviaire.
Il me semble qu’Anne Sophie avait dit que la rando c’était bon pour la santé
Une des nanas a sorti des médicaments de son sac à dos. C’était pas un sac , c’était une pharmacie qu’elle avait dans le dos ! Elle m’a dit je vais te faire une piqure. Je lui ai demandé si elle s’y connaissais, elle m’a répondu qu’elle était vétérinaire ; Alors je suis tombé dans les pommes !!
Deux kilomètres après j’avais encore un kilomètre de retard. Un peu plus loin j’ai rattrapé le groupe. Je me suis dit : c’est bon mon gars, tu fais des progrès ! Mais non, c’est parce qu’elles étaient toutes arrètées devant une petite maison. Pascal lisait un truc sur une feuille de papier. Il m’a demandé : tu sais ce que c’est ? J’ai dit : une maison. Et là il m’a répondu : oui, mais pas n’importe laquelle ! La rando c’est pas seulement pour les jambes, c’est aussi pour l’esprit !Je lui ai dit que j’avais déjà mal aux jambes alors si en plus il fallait avoir aussi mal à la tête… La maison c’était la maison natale d’Alexandre Massé, l’inventeur du bouton à quatre trous ! Ah ouais, quand même ! Je me demande comment j’avais pu vivre avant sans savoir ça !
Deux kilomètres plus loin on a traversé un verger. Il y avait plein de pommes pourries par terre. C’était glissant. Moi, mes baskets elles accrochaient pas assez. Alors j’ai dérapé et je suis tombé… dans les pommes !
Trois kilomètres plus loin on s’est arrèté en pleine forèt. J’ai demandé à Pascal si c’était encore un site historique mais il m’a répondu : non, on est perdu ! Il a dit : ne vous inquiètez pas j’ais mon diplôme de guide et il a sorti sa carte et sa boussole. Un quart d’heure plus tard, il avait calculé la latitude et la longitude de l’endroit où on était. Ça correspondait à l’emplacement de la tour Effel ! Une des nanas a dit que c’était foutu, qu’on ne retrouverait jamais notre chemin parce que le seul qui avait son diplôme de guide c’était Pascal.
Une autre nana a dit : faudrait semer des petit cailloux blancs ! Je lui ai demandé si elle avait trouvé ça dans le guide du routard ? Elle m’a répondu : non, dans le petit poucet !
Moi, j’ai sorti mon téléphone, j’ai tapé gare dans le GPS et ça m’a donné le chemin à suivre. Pour ne pas faire de l’ombre à Pascal j’ai dit aux nannas que c’était un téléphone… de rando !
On est arrivé à la gare vers 17 heures et là j’ai eu comme un mauvais pressentiment : y’avait personne ! Sur la porte il y avait marqué : fermé le dimanche. Pascal a dit : c’est pas grave on va aller à la gare d’après. J’ai demandé : c’est loin ? Il m’a répondu : 10 kilomètres ! Je suis retombé dans les pommes !
Quand je me suis réveillé j’ai entrouvert un œil pour vérifier si la vieille n’était pas encore en train de me rouler un patin mais, non, j’étais dans un lit d’hopital et l’infirmière était jeune et jolie. Une belle blonde avec desseins pour lesquels j’aurais fait 20 kilomètres de plus ! Eh ben, j’étais tellement crevé que je me suis endormi !
Putain de rando !
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